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Maïs ensilage : choisir une variété adaptée au terroir et à la ration des vaches

Pour des régimes diversifiés avec de l’herbe ou des coproduits, les variétés d'ensilage de maïs qui apportent beaucoup d'amidon sont plus indiquées.

Acheter ses semences de maïs ensilage ne s’improvise pas. Jean-Luc Verdru, d’Avenir Conseil élevage, récapitule les principales questions qu’il faut se poser avant de passer sa commande.

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Le potentiel de rendement des variétés d’ensilage de maïs est souvent mis en avant mais c’est un critère de choix secondaire. « L’important, c’est le mode d’emploi de chacune des variétés, insiste Jean-Luc Verdru d’Avenir Conseil élevage. Conviennent-elles à la ration de mes vaches et pourront-elles atteindre la maturité sur mon exploitation, sont des questions essentielles à se poser. »

Pour l’ensilage, il convient avant tout de « puiser » parmi les variétés « fourrages ». Celles destinées à la récolte de grains se dessèchent trop vite dès qu’elles atteignent la maturité et les plantes sont plus ligneuses pour rester bien droites jusqu’à la récolte. « Elles sont moins digestibles et peu adaptées l’alimentation des laitières », explique l’expert.

La part d’ensilage de maïs dans la ration est également une donnée déterminante. « Si c’est le seul fourrage, mieux vaudra opter pour une variété fibreuse, indique Jean-Luc Verdru. Dans certains catalogues, elles sont appelées HDI. Elles contiennent un peu moins d’amidon, mais sont plus riches en fibres digestibles pour limiter les risques d’acidose. » Pour des régimes diversifiés avec de l’herbe ou des coproduits, les variétés qui apportent beaucoup d’amidon sont plus indiquées. L’herbe apporte des fibres digestibles. Les deux fourrages sont complémentaires. Il existe aussi des variétés mixtes pour des rations intermédiaires.

Somme des températures

Autre point à prendre en compte : la date de semis potentielle. « Si l’on peut semer tôt, dès le mois d’avril, on peut se permettre d’acheter des semences qui ont un cycle de vie plus long (variétés tardives, lire l’encadré) », précise-t-il. La somme des températures nécessaire à la plante pour atteindre la maturité (32 % de matière sèche ou 30 % selon les semenciers) est donc une information essentielle. Elle est fournie par le semencier. Il suffit de la comparer avec la somme de température moyenne de la station météo la plus proche de son exploitation pour détecter les variétés les plus adaptées à sa situation, sachant que l’organisation de l’exploitation est aussi à prendre en compte.

S’il faut ensiler impérativement avant de récolter les pommes de terre à la mi-septembre, il ne faudra pas viser une variété exigeant une somme de température trop importante par exemple. Autre cas de figure : si une partie du maïs ensilage est implantée derrière un ray-grass, la dérobée ne sera pas récoltée avant le 1er mai. La parcelle ne sera donc pas prête avant la semaine suivante. Mieux vaudra donc miser sur deux variétés différentes. L’une sera implantée à la mi-avril et l’autre à la mi-mai, mais elles arriveront à maturité en même temps à la mi-septembre en raison de leur précocité différente. « Si l’exploitant a un risque de rupture de stock, il peut aussi sélectionner une variété très précoce qui lui permettra d’obtenir plus vite un stock de bonne qualité, dès la fin août dans la région nord », ajoute Jean-Luc Verdru.

D’autres critères comme la vigueur au départ sont intéressants pour les parcelles les plus froides ou les systèmes « bio ». « Plus vite la plante s’implantera, plus vite elle pourra concurrencer les adventices, ajoute-t-il. Des variétés peuvent s’enraciner plus profondément et ainsi mieux résister à la sécheresse. Selon les zones, il peut être judicieux de tenir compte de la résistance à la verse et aux maladies, en particulier la fusariose. »

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